Une délégation d’une douzaine de jeunes internationalistes venus d’Europe s’est rendu à Şengal ce mois-ci pour l’anniversaire des 10 ans du 74e génocide contre la communauté Êzidî. Pendant une semaine, ils ont participé au divers évènements organisés sur place et rencontré la population. La communauté Êzidî a ainsi partagé avec elles et eux la douleur qui les marque encore fortement dix ans après les atrocités commises par Daesh. Ils ont également pu comprendre comment l’Etat turc et le PDK ont ouvert la voie à Daesh en 2014 et comment ils perpétuent encore aujourd’hui le génocide, notamment via des attaques régulières de drônes.
Surtout, en rencontrant la population organisée dans les assemblées générales ou autonome ainsi que l’Union des Jeunes de Şengal (YCŞ), les jeunes internationalistes ont découvert la résistance héroïque qui a été menée par les HPG et la population locale. Ils se sont notamment recueillis au cimetière des martyrs de Şengal où ils ont commémoré les avant-garde de la résistance : Şehîd Mam Zekî, Şehîd Zerdeşt, Şehîd Dijwar, Şehîd Pîr Çeko… Ils ont également visité les différents lieux de l’administration autonome et ont découvert comment la population tente de mettre en place le confédéralisme démocratique dans la région.
Malgrès avoir vécu l’un des pire génocide du 21e siècle, la résistance et la construction de l’autonomie à Şengal montrent que la population s’organise pour batir une nouvelle société. Les femmes de Şengal, qui ont été vendues, mises en esclavages et massacrées par Daech en 2014 ont malgré tout toujours été à l’avant du processus révolutionnaire. Elles se sont relevés de ce féminicide en construisant leur auto-défense, que ce soit avec la construction des YJŞ (Unités des Femmes de Şengal) sur le plan militaire ou avec la création du TAJÊ (Mouvement de la Liberté des Femmes Êzidîs) et des YJCŞ (Union des Jeunes Femmes de Şengal) au sein de la société.
La résistance de Shengal est une grande source d’inspiration pour tous les mouvements révolutionnaires qui luttent pour la liberté. Les jeunes internationalistes sont revenus en Europe avec le désir de faire entendre la voix du peuple yézidi. Ils ont déclaré que les jeunes qui se sont organisés dans ladministration autonome de Shengal sont leurs avant-garde et qu’ils veulent suivre leur exemple pour renforcer leur lutte.