Gare du Nord à Paris, samedi 12 janvier à 10h30 –
Quelques heures après la prise de la ville de Hajin, dernière enclave de daesh en Syrie, par les Forces Démocratiques Syriennes (SDF), le président Trump déclarait le retrait des forces américaines de Syrie dans un “tweet” qui a pris de court aussi bien ses alliés que ses propres troupes.
Si l’auto-administration du Rojava en Syrie ne s’est jamais fait d’illusions sur le soutien militaire de circonstance accordé par les USA, le retrait annoncé des forces américaines va laisser le champ libre à une intervention militaire de la Turquie contre le Rojava. Celle-ci masse à présent ses troupes à la frontière, et déclare qu’une offensive est proche. La ville de Manbidj sera probablement la première visée.
Sans réaction de la communauté internationale un bain de sang est à craindre, comme c’est le cas à Afrin, dont les habitant.e.s subissent quotidiennement les exactions et les politiques de nettoyage ethnique de groupes se prétendant de l’Armée Syrienne Libre et affiliés au régime autoritaire qui dirige la Turquie.
Si la France a, pour le moment, maintenu ses troupes et continué à faire office de force d’interposition, rien ne garantit que cela durera, Macron n’étant pas le dernier à manger dans la main d’Erdogan.
Le dictateur Assad et ses soutiens russes et iraniens peuvent se frotter les mains. L’abandon brutal des SDF risque de les forcer à reprendre les négociations avec le régime qui rêve de reprendre le contrôle du nord du pays et se retrouve désormais en position de force. Déjà, des forces du régime sont venues se positionner près de la ville de Manbidj. Mais sans soutien extérieur, comment faire autrement? Les membres de SDF ont maintes fois montré leur courage, mais comment résister aux bombardements de l’aviation turque?
En attendant, les habitant.e.s de la fédération démocratique du nord de la Syrie se préparent à résister. Des tranchées et des abris sont creusés, des armes distribuées. Un proverbe dit que les Kurdes n’ont d’amis que les montagnes. Le faire mentir serait se mobiliser pour soutenir le projet démocratique, d’égalité femmes-hommes et multiethnique mis en place au Rojava.
Ne laissons pas passer sous silence l’intervention militaire d’Erdogan et de la Turquie et participons aux actions pour rendre visible la résistance du Rojava et des populations kurdes, syriennes, turques et arabes… qui veulent vivre ensemble et en paix.