Aujourd’hui, le 15 mai 2019, nous écrivons pour commémorer la lutte palestinienne et appelons à la construction du confédéralisme démocratique dans tout le Moyen-Orient.
Aujourd’hui, le 15 mai 2019, nous écrivons pour commémorer la lutte palestinienne et marquer les 71 ans depuis que la Nakba (catastrophe) a expulsé approximativement 700’000 personnes de leurs foyers et de leurs terres suite à l’annoncement de l’établissement de l’état d’Israel le 14 mai 1948. Nous, à la Commune internationaliste de Rojava, étendons notre solidarité à la cause palestinienne et reconnaissons la lutte en Palestine contre l’occupation de l’Etat d’Israël comme une branche de la lutte que nous menons ici au Kurdistan pour libérer le Moyen-Orient du système actuel de fascisme d’Etat nation et rendre la région au gouvernement populaire. Ce système d’autonomie gouvernementale doit permettre de surmonter les mentalités oppressives et fragmentaires des populations selon les lignes culturelles, linguistiques et religieuses établient pas l’état. Un système créé par la communauté et la solidarité contre l’exploitation capitaliste et le colonialisme.
Il est important de se rappeller que l’état turc et isralélien sont part d’un plan plus vaste au Moyen-Orient, et que s’il peut y avoir des hostilités publiques entre les deux, derrière des portes closes, ils opèrent sous la même bannière du fascisme et de la domination. De même, tous deux sont libres de poursuivre leur politique de génocide contre les populatipons kurdes et les palestiniennes en raison de leur importance stratégique pour les puissances impérialistes des États-Unis et de la Russie.
Au cours des dernières semaines, nous avons pu observer les preuves du lien entre la Turquie et Israël, ainsi que du contrôle exercé sur eux par leurs alliés impérialistes. Le 4 mai, Israël a effectué un certain nombre de frappes aériennes sur la population assiégée de Gaza, tuant 24 personnes, dont une mère et son jeune enfant. Le même jour, les forces turques et les bandes djihadistes avec lesquelles elles travaillent ont attaqué Til Rifat, Shehba et Shera, dans le but d’annexer la zone et de déplacer davantage les 125 000 réfugiés kurdes qui ont fui dans la région après l’invasion turque d’Afrin en janvier 2018.
Au cours des mois précédents, Israël a également mené un certain nombre de frappes aériennes sur Alep et Damas pour agiter les forces iraniennes dans la région et faire avancer la quête du gouvernement des États-Unis pour provoquer une guerre avec l’État iranien. De même, malgré le désir de l’Etat turc de ne pas vider Idlib des gangs djihadistes qui contrôlent la région, les bombardements russes ont commencé dans la région le 3 mai – une semaine seulement après la rencontre entre la Russie et la Turquie pour discuter de la “question syrienne”. Le fait que l’attaque turque contre Til Rifat ait eu lieu presque en même temps que le début de l’offensive russe à Idlib donne à penser qu’il y a eu une sorte d’accord où des parties de la Syrie ont été échangées entre les deux Etats, bien que cela n’ait bien sûr été confirmé par aucune des parties.
D’autres similitudes existent entre le fascisme d’État turc et le fascisme de l’État israélien lorsque l’on considère la manière dont les colonies ont été gérées en Palestine et au Kurdistan. Dans un discours pré-électoral du 9 avril 2019, Benjamin Netanyahou a promis que davantage de terres palestiniennes en Cisjordanie seraient annexées pour la colonisation israélienne, dans ce discours, Netanyahou a déclaré : ” Je vais étendre la souveraineté israélienne, je ne fais pas de distinction entre les blocs de colonies et les colonies isolées “.
Le gouvernement turc continue aussi cette politique de déplacement et de nettoyage éthnique à Afrin, et espère actuellement organiser un référendum pour séparer la région d’Afrin de la Syrie, ce qui l’intégrerait officiellement à la Turquie. Un rapport de Ronahi TV du 6 may 2019 a déclaré que l’Etat turc prévoit d’installer 16 000 réfugiés du sud de Idlib (y compris les gangs djihadistes qui y opèrent) à Afrin et dans ses environs.
Historiquement, il existe également des preuves d’une relation de travail entre l’Etat turc et l’Etat israélien, bien que cette relation ait été exprimée principalement de manière subtile, par des actes discrets de soutien d’une partie à l’autre. Par exemple, lorsque le président américain Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017, la Turquie a été le premier État du Moyen-Orient à réaffirmer cette décision en tenant un débat au sein de son parlement pour savoir si Jérusalem était une ville “comparable à Ankara”. A l’issue de ce débat, un vote a eu lieu, seul le HDP (Parti démocratique populaire) ayant voté contre cette proposition. C’est la preuve que si Erdogan peut utiliser Twitter pour condamner le génocide de Netanyahou et de son gouvernement contre les Palestiniens, dans la pratique, son soutien est pleinement dirigé vers l’occupation israélienne de la Palestine.
Il devrait être clair pour toute personne investie dans la politique du Moyen-Orient que la liberté dans la région ne peut exister que si nous détruisons le fascisme d’État turc et israélien et que la création de la liberté par de nouvelles structures démocratiques confédéralistes doit inclure la suppression de tous les pouvoirs oppressifs qu’ils soient, basés à Tel Aviv ou Ankara.
Aujourd’hui, le Rojava nous montre qu’un système dans lequel les peuples vivent ensemble dans la paix et la fraternité, défendant ensemble différentes identités contre les agressions et les stratégies de division de l’Etat est possible. Si nous appelons à “construire un, deux, trois Rojava”, nous appelons à la résistance contre l’impérialisme et le colonialisme, mais nous appelons aussi à construire de nombreuses communes où les gens peuvent vivre ensemble, unis dans leurs différences.
Bijî berxwedana Filistîn!
Bijî berxwedana Efrine!